La
saponaire officinale(Saponaria officinalis)
la fiche verte de José Titeux, ce qu'il dit de la plante, ce qu'il dit de lui et ce qu'il dit de nous.
Plante herbacée vivace, répandue le long des rivières et aussi souvent près des habitations, à la campagne. Ses feuilles assez grandes sont opposées, les fleurs roses ressemblent un peu à des œillets, apparaissent en été. On observe fréquemment une variété à fleurs doubles.
Ses noms populaires : savonnière, herbe à savon, herbe à foulon, nous indiquent l’emploi que l’on faisait jadis de cette plante.
Les Suisses l’utilisaient pour laver leurs moutons avant de les tondre, et dans de nombreux autres pays on s’en servait pour laver le linge et surtout les lainages.
Si vous voulez faire de même, récoltez la plante dont vous faites une décoction de 100 gr par litre d’eau, lavez-y vos lainages, mettez-y bouillir votre linge. Cette décoction peut aussi servir comme shampooing.
La racine est la partie de la plante qui contient ce détergent végétal, la saponine, en quantité concentrée. La saponaire n’était pas seulement utilisées pour nettoyer les taches sur les linges, mais en usage interne la décoction de 40 à 50 gr par litre d’eau était utilisée pour débarrasser l’organisme surchargé de toxines. Les médecins arabes s’en servaient contre les ulcères et la lèpre, et guérissaient la jaunisse en une semaine. Mais l’utilisation à doses excessives peut provoquer des accidents assez graves ; alors, bornons nous pour le moment à l’utiliser comme savon. D’autres plantes peuvent être utilisées de la même façon comme détergent: les marrons d’Inde, la racine de luzerne, les feuilles de lierre grimpant, etc…
Bon, ben voilà, nous avons voulu terminer les fiches en beauté, en savon de beauté. C’est en effet la dernière fiche, en comptant la fiche d’introduction, celle –ci est la 52e. Un an, nous avons passé un an ensemble… Un an que j’ai travaillé à la chaîne, et comme je n’aime guère les chaînes fussent-elles de la RTBF, nous allons nous quitter. Je vais relire les fiches vertes et essayer de suivre leurs conseils… je ne peux qu’espérer que vous fassiez de même et peut être… Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et l’espoir, c’est nous bien sûr, mais c’est surtout les mômes, ces mômes dont c’est l’année mondiale.
Belle couillonnade, va, avec la bande de c… que nous sommes. Y a pas longtemps c’était l’année de l’arbre, allez voir ce qu’on en fait des arbres à Liège et par ici. Voyez ce qu’on en fait des gosses ! Des pantins en plastique, fichés, répertoriés, classifiés, uniformisés, antiseptisés, étouffés, suffoqués, rénovés. Nous les traitons comme nous « traitons » tout en ce monde, et pourtant comme le disait Pierre Garcet « Il pleut une fête foraine sous tes cils. Enfant qui me sourit plus loin que mon souffle, je t’appartiens ».
Oui tâchons d’aller plus loin que notre souffle et de voir que nos enfants ne sont pas nos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même, ils viennent à travers nous mais non de nous. Et bien qu’ils soient avec nous ils ne nous appartiennent pas. Nous pouvons leur donner notre amour mais non point nos pensées. Nous pouvons accueillir leurs corps mais pas leurs âmes. Car leurs âmes habitent la maison de demain que nous ne pouvons visiter, pas même dans nos rêves. Nous pouvons nous efforcer d’être comme eux, mais ne tentons pas de les faire comme nous. Nous sommes loin des plantes, direz-vous, en citant Khalil Gibran (qui j’espère ne me traînera pas en justice pour lui payer des droits d’auteur et m’accuser de plagier). Mais sait-il que dans toutes les religions on ne nous a prêché que ça : « soyez comme des enfants et le royaume des cieux est à vous ». Ce royaume qui est ici bas bien sûr.
Oui, tout nous dit d’être comme des enfants, non pas ceux de dix ans, il est déjà trop tard ; devenons bébé, devenons embryon et sentons la vie passer à travers nous. Nous êtres qui ressentent la vie en tant qu’humains, qu’hommes et non plus en tant que médecins, ouvriers, psychiatres, femmes de ménage, conducteurs de trolley, agents promoteurs de Goldorak…
Bon, je m’arrête. Et pour votre année, laissez-moi vous offrir, enfants, ces fiches vertes que je vous donne à effeuiller.
Allez, Djusqu’à pu tôrd, inch Allah !